
Je ne cherche d’abord à comprendre comment ça se passe après la plantation pour savoir de quoi on parle, pour savoir ce qui est vraiment important lorsqu’on contrôle un plant, et savoir ce qui fait donc la réussite ou non de cette étape initiale…
Ce plant nous a été vendu « comme la révolution pour la trufficulture », il a surement fait le bonheur des labos et pépis, et pourtant, après des millions de plants mis en terre, les volumes de production continuent de baisser. On a peut-être raté quelque chose…
Vient s’ajouter à ce premier constat des résultats d’études à propos du cycle de vie des mycos et du mycélium. Les mesures de quantité et qualité permettent de dire que mycorhizes et mycélium sont à leur top en novembre et tendent à disparaitre en fin d’hiver. Tout le cycle redémarrerait donc au printemps d’un nouveau mycélium qui se développe depuis un état végétatif ou d’une germination de spores mais pas depuis les mycos (mortes) de la saison précédente.
Si les mycos meurent ou sont détruites avant le printemps et se renouvellent, à quoi sert-il de mettre un plant mycorhizé en terre ?
Et bien la seule réponse que j’ai trouvé c’est : à rien !
La mycorhization est une des conséquences de la présence de l’individu truffe (le mycélium) qui est à l’état végétatif dans le godet, qui a réussi à prospérer grâce à un substrat bien dosé, bien alimenté et bien conditionné (humidité, température).
Ce qui compte après la plantation serait :
1- De conserver cet individu truffe à l’état de mycélium, donc le substrat, sans tout dépiauter la terre, d’avoir un maximum de substrat possible (gros godet ?) dans lequel une plus grande quantité de mycélium est présente au départ.
2- Un sol bien préparé autour de la plantation afin de faire un nid pour conserver ce mycélium dans de bonnes conditions pour prospérer (+sol travaillé, +concurrence éliminée).
3- Avoir un plant sain avec un racinaire homogène et fin, … , prêt à accueillir ce mycélium le jour où il se développera à nouveau la saison suivante.
Mais la présence des mycorhizes sur ce plant à l’automne ne seraient pas importantes finalement. Ce qui compte : mettre dans le sol un plant adapté avec un racinaire bien « charpenté » + mettre à proximité un substrat de culture dans lequel s’est développé un important mycélium de mélano.
Le plant mycorhizé répond à ces conditions mais il ne serait pas obligatoire.
On se concentrerait peut être trop sur les mycos, et pas assez sur la qualité / quantité du substrat fournit avec par les pépis, substrat qui héberge le mycélium vrai point de départ de notre future culture. Et pas assez non plus sur la qualité du racinaire et de son architecture.
Enfin, en conséquence de ceci, je pourrais ajouter que si on veut la meilleure reprise pour le plant et surtout pour le mycélium qu’on met en terre via le substrat, il faudrait plutôt mettre en place tout cela à l’automne quand le mycélium est au top, plutôt qu’au printemps quand il est à un niveau plus faible, ce qui limite ses chances de survie…
Voilà, c’était juste pour vous proposer une nouvelle vision des choses, qui peut permettre de guider certains choix et gestes à la plantation.
Seb