Publié : 08 janv. 2009 10:36
Bon, je viens d'essayer de faire le point avec un gars qui bosse dans mon labo sur les moyens de désactiver biologiquement parlant une truffe (c'est à dire, l'empêcher de se propager sur notre territoire en cas de contamination accidentelle).
En résumé, ce n'est pas simple notament pour les produits frais.
1) Sur produit frais, il pourrait s'appliquer les méthodes suivantes :
- bloquants chimiques des divisions cellulaires. Il existe des produits très efficaces mais ils semblent difficilement compatibles avec la comestibilité de la truffe par la suite. Ces produits seraient actifs sur les mycélium contenu dans la truffe mais sur les spores qui sont assez résistantes???
- irradiation de manière a déstructurer les molécules d'ADN dans les cellules. Méthode certainement très efficace, qui ne dégrade pas les qualités organoleptiques du produit, mais je crois que c'est interdit dans l'UE même si la france est victime d'exception (grosse suspicion de fraude sur l'agneau NZ qui arrive en frais en France après 16 semaines de bateau !!! Impossible sans cette méthode merci l'affaire du Rainbow Warrior)
- stérilisation au microonde mais ça chauffe le produit et ça dénaturerait la truffe en frais (mais applicable en cas de conservation par stérilisation)
- utilisation d'ultrason qui induit les mêmes effets (stérilisation avec production de chaleur)
- utilisation de champs pulsés d'Ultra-Violets? Efficacité à contrôler au coeur de la truffe, les UV n'étant pas super pénétrants. En revanche, les UV ça stérilise grave.
2) Sur la truffe congelée :
Là, sauf traitement préalable, la truffe conserve ses capacités de colonisation (on peut mycorhizer avec des truffes congelées).
3) sur la truffe en conserve. Difficile de dire. Certaines spores sont très résistantes. Il faut s'assurer que la truffe en conserve a perdu son pouvoir contaminant. Cela revient à soulever le problème des tests et de leur fiabilité. Comme le soulève Filipe, on n'a pas réussi à faire germer une spore en labo.
On pourrait retourner le problème en invoquant le principe de précaution et demander à ce que ce soit ceux qui commercialisent ces produits qui amènent la preuve de leur innocuité un peu comme on demande aux chimistes de l'industrie pharmaceutique une batterie de tests avant la mise sur le marché des médicaments (même si on a vu la limite de cette démarche lors de la mise sur le marché des maïs OGM).
En l'état actuel des infos que j'ai en ma possession (mais Pierre Sourzat a peut-être entendu parlé d'autres méthodes), il apparait difficile de continuer à autoriser la vente en frais pour éviter les risques de contamination de notre environnement.
Pour la congélation, il faut désactiver les truffes avant.
La stérilisation pourrait préserver du risque (après tests d'efficacité de la méthode).
Une chose est certain, toute notre communauté de la truffe doit faire bloc pour virer cette frutte de chine. Si des conserveurs sont lésés, pourquoi ne pas les indemniser de leur manque à gagner? Toutes pistes sont possibles. Mais il va falloir faire du bruit.
Je ne connais pas le délai de fabrication de stickers mais Sarlat serait une bonne occasion de débuter une distribution... Il faut encore affiner le graphisme mais je pense qu'il faut retenir l'idée.
Fred
En résumé, ce n'est pas simple notament pour les produits frais.
1) Sur produit frais, il pourrait s'appliquer les méthodes suivantes :
- bloquants chimiques des divisions cellulaires. Il existe des produits très efficaces mais ils semblent difficilement compatibles avec la comestibilité de la truffe par la suite. Ces produits seraient actifs sur les mycélium contenu dans la truffe mais sur les spores qui sont assez résistantes???
- irradiation de manière a déstructurer les molécules d'ADN dans les cellules. Méthode certainement très efficace, qui ne dégrade pas les qualités organoleptiques du produit, mais je crois que c'est interdit dans l'UE même si la france est victime d'exception (grosse suspicion de fraude sur l'agneau NZ qui arrive en frais en France après 16 semaines de bateau !!! Impossible sans cette méthode merci l'affaire du Rainbow Warrior)
- stérilisation au microonde mais ça chauffe le produit et ça dénaturerait la truffe en frais (mais applicable en cas de conservation par stérilisation)
- utilisation d'ultrason qui induit les mêmes effets (stérilisation avec production de chaleur)
- utilisation de champs pulsés d'Ultra-Violets? Efficacité à contrôler au coeur de la truffe, les UV n'étant pas super pénétrants. En revanche, les UV ça stérilise grave.
2) Sur la truffe congelée :
Là, sauf traitement préalable, la truffe conserve ses capacités de colonisation (on peut mycorhizer avec des truffes congelées).
3) sur la truffe en conserve. Difficile de dire. Certaines spores sont très résistantes. Il faut s'assurer que la truffe en conserve a perdu son pouvoir contaminant. Cela revient à soulever le problème des tests et de leur fiabilité. Comme le soulève Filipe, on n'a pas réussi à faire germer une spore en labo.
On pourrait retourner le problème en invoquant le principe de précaution et demander à ce que ce soit ceux qui commercialisent ces produits qui amènent la preuve de leur innocuité un peu comme on demande aux chimistes de l'industrie pharmaceutique une batterie de tests avant la mise sur le marché des médicaments (même si on a vu la limite de cette démarche lors de la mise sur le marché des maïs OGM).
En l'état actuel des infos que j'ai en ma possession (mais Pierre Sourzat a peut-être entendu parlé d'autres méthodes), il apparait difficile de continuer à autoriser la vente en frais pour éviter les risques de contamination de notre environnement.
Pour la congélation, il faut désactiver les truffes avant.
La stérilisation pourrait préserver du risque (après tests d'efficacité de la méthode).
Une chose est certain, toute notre communauté de la truffe doit faire bloc pour virer cette frutte de chine. Si des conserveurs sont lésés, pourquoi ne pas les indemniser de leur manque à gagner? Toutes pistes sont possibles. Mais il va falloir faire du bruit.
Je ne connais pas le délai de fabrication de stickers mais Sarlat serait une bonne occasion de débuter une distribution... Il faut encore affiner le graphisme mais je pense qu'il faut retenir l'idée.
Fred