Si le fait de ne pas arroser une année sur 3 ou 4 permet de pérenniser la truffière, l'on peut s'organiser pour lisser la production.
On n'est pas obligé de traiter de la même manière toutes les parcelles ou tous les arbres d'une parcelle.
L'on peut très bien ne pas arroser qu'un quart ou un tiers des arbres une année.
La corvée d'arrosage s'en trouvera réduite d'autant.
Michel.
+1 avec toi Michel, il est assez aisé de faire la rotation des < non-irrigués>.
Exemple pour une parcelle avec 10 rangées de truffiers;
Année N rangées 14710 non irriguées. N+1 rangées 258. N+2 rangées 36, 9. N+3 rangées 1... etc
Dernière modification par jeanmidu24 le 11 oct. 2016 18:31, modifié 1 fois.
Je suis d'accord avec toi Seb. Je note les dates d'arrosage, les quantités et je précise si c'est le matin ou le soir (chez moi 3 jours environ pour chaque arrosage manuellement. Déjà avec ça et ce n'est pas le tout de noter il faut l'utiliser. De plus depuis plusieurs années je partage le travail du sol entre grelinette et motoculteur voire les deux ensemble.
L'année dernière les non producteurs ont reçu moins d'arrosage et une grande partie ont donné, sûrement une coïncidence; cette année qui est un peu particulière je n'ai pas renouvelé l'opération mais certainement l'année prochaine.
JP 37
C'est tout le problème de nos expérimentations dans le sud ouest. On a des protocoles super intéressants, des dizaines de parcelles avec des témoins, des réplicats en nombre suffisant, des expériences qui durent à minima 15 ans mais comme il n'y a qu'un pourcentage très faible d'arbres producteurs, on n'est pas très avancés.
Pourtant, c'est pas faute d'avoir un mega réseau d'expérimentation au champ. En gros, de la science appliquée sur le terrain par les trufficulteurs avec un suivi rigoureux derrière.
Bien d'accord Fred! Peu d'enseignements pour ces truffières expérimentales de 15/20ans!
Exemple:Les clones "bons producteurs": résultats décevant de production;
Bonne soirée. JJR24
sur ce coup là j'aurais plus de mal, quoi que..... 1870/1920 c'est aussi le "boom" de la conserve appertisée et des conserveries il s'en est créé partout.
A un moment donné on peut penser que beaucoup ont pu traiter de la truffe, de là à dire que c'était leur activité principale, loin de là..... d'ailleurs on peut encore trouver des documents officiels de l'époque, ne trouve t on pas Mr Rousseau comme fabricant de fruits au sirop...
A toutes les époques le mot truffe a été associé au mot "excellence", et comme chacun sait, de la truffe aux fruits au sirop il n'y a qu'un pas..... (séquence pub)
Maintenant si on confond le tonnage des fruits au sirop, des coulis de tomates et des haricots fins, peut être qu'effectivement on arrive a 1500 tonnes....
Ceci étant dit là ou je suis sidéré c'est que personne n'ait lu la légende de la courbe de production de Mr Rousseau, ça me semble invraisemblable.
Joël,
Tu devrais te procurer les comptes-rendus de séance des comices agricoles de Carpentras. Il y a des rapports tres detailles sur les truffieres de Rousseau mais aussi d'autres producteurs et c'est, a ma connaissance, la premiere fois que l'arrosage des truffiers est non seulement évoqué mais décrit.
Renlo
tu as raison, maintenant que j'y suis autant aller jusqu'au bout, ma sœur est géographe, elle avait fait une thèse sur ce qu'a été et comment a évolué la vie agricole dans les fermes au pied du Ventoux, c'est comme ça que j'ai découvert le cadastre Napoléonien qui est consultable en ligne sur le site des archives du Vaucluse.
C'est d'un très grand intérêt car on y trouve le nom des fermes qui souvent portent le nom d'une famille, des canaux d'irrigation aujourd'hui disparu, on imagine des zones qui ont été inondées pour charger les sols en limon (ancienne pratique pour améliorer les sols pauvres), c'est ainsi que des sols ont été totalement bouleversé et ne sont plus bon pour la truffe.
Le cas de Mr Rousseau est intéressant, car si ses terrains à l'origine étaient les mêmes que ceux qui ont fait l'histoire des truffières artificielles de Carpentras, ils étaient déjà chargé en limon au moment ou il a planté.
Ceci est dû à la présence toute proche d'un cours d'eau qui recevait les eaux d'écoulement de Carpentras, or ce cours d'eau passait en amont par une zone marécageuse.... une inondation est d'ailleurs signalée sur la courbe de production.
A ce jour les terrains de Mr Rousseau sont constitués d'une terre grise limoneuse et sans grand intérêt pour la culture de la truffe, le cailloutis calcaire avec argile rouge a disparu.
Je pense que sa situation, à l'époque ou il a planté, était assez proche de ce que nous connaissons aujourd'hui dans une zone bien plus vaste suite à 100 ans d'irrigation gravitaire à partir du canal de Carpentras.
j'ai déjà lu d'autres documents, dont un qui signale Mr Millet comme ayant irrigué en même temps que Rousseau et c'était un voisin de mon arrière grand-père, donc je connais aussi très bien le lieu.
Par contre lui n'a pas pu irriguer à partir du canal de Carpentras, mais à partir d'un canal de la Nesque qui autrefois était bordée de moulins possédant de petites retenues d'eau.
De ces canaux, de ces moulins, des ses retenues, il ne reste plus rien aujourd'hui, à part quelque dessins sur de vieilles cartes..... et la trace lisible dans nos sols de quelques endroit volontairement enlimés.
Ce que je vais dire ne peut plus être prouvé par le fond même du problème soulevé , mais je suis intimement convaincu, en tous cas sur mon secteur, qu'ils additionnaient dans la production de la saison toutes les truffes : unci, brumale et mélano.
Beaucoup ne faisaient pas la différence, encore récemment, involontairement ou volontairement d'ailleurs. Ca peut expliquer une partie des chiffres élevés des décennies passées.
Mais bon, il s'agit là encore de productions naturelles, car rien n'était planté par ici. Je suis donc hors sujet par rapport à vos questions agricoles , bien que ces productions venaient surement s'ajouter dans les paniers sur les marchés
Seb
contrairement au doute, seule la certitude rend fou
J'ai envie de te dire Joël : Quelle Belle Histoire.
Car il s'agit bien d'une belle et longue histoire, malheureusement oubliée; car tout comme aujourd'hui et peut être encore plus qu'hier, le secret de la truffe...
Toujours ce secret, qui en fait n'en a jamais été, un secret, puisqu'on ne savait pas; tout comme nous ne savons toujours pas ou peu aujourd'hui ...
Nos anciens appliquaient ce qu'écrivait Sénèque en son temps : Si vous voulez que l'on garde votre secret, le plus sûr est de le garder vous-même.
Mais c'est sans aucun doute pour moi des pistes comme celle que tu recherches qui apporteront quelques réponses ? Seront-elles exploitables
C'est une autre histoire, dans l'histoire actuelle ....
bonne remarque Lubin
surtout que les conseilleurs ne sont pas les payeurs ...
mais il y a les syndicats, qui , si ils travaillent bien , sans guéguerre intestine, devraient d'une part être au fait des techniques possibles et d'autre part connaitre localement le contexte et la personne à conseiller pour au moins lui faire éviter les principaux écueils.
bon, c'est bien beau de dire tout ca mais en pratique le monde syndical a souvent bcp de mal à être une force motrice, et bcp d'adhérents sont plus curieux que dans le partage.
par contre pour se lancer dans de l'expérimentation, il manque certainement ensuite une organisation nationale chercheurs/techniciens/trufficulteurs stable (c'est peut être le maillon "technicien" qui pêche d'ailleurs le plus) avec des suivis et relais sur des longues durées.
bref, en conclusion le constat n'est pas folichon
Seb
contrairement au doute, seule la certitude rend fou
Re,
Oui,Jacques 37 je le cherche celui qui sait,mais paraît-il ,il est invisible!
Tuber01,vous avez tapez dans le mille!j'ai suivi près de 20ans (1 par mois) les formations trufficoles,et pour moi la seule chance que j'ai eu c'est de rencontrer Jérôme,et c'est là que j'ai trouvé enfin quelqu'un qui sait de quoi il parle, et grâce à lui j'ai des arbres qui ont produit à 4 ans et les autres de 11 ans , sur le même terrain ,menés comme les conseils des formations,je les regarde grandir,surtout ne pas faire grandir l'arbre.......planter et laisser faire.J'attends..........
Lubin
C'est édifiant ça quand même.... J'ai une question pour ceux qui sont plus au fait que moi de ces choses : j'ai souvent entendu parler, et on y fait aussi parfois allusion dans la littérature spécialisée, d'un réseau de parcelles expérimentales qui aurait été déployé il y a déjà quelques années sur tout le sud-ouest... je me demandais sur quoi portaient les expérimentations en question et qui s'est chargé d'en faire le suivi ??? C'est peut-être à ça que Fred faisait allusion plus haut ??