1/ Le teme Truffé peut être appliqué à toutes les espèces (sans mélange) dès l'instant ou l'on ajoute le terme scientifique : Truffe chinoise comprise ! Qu'en pensez vous?
Bonjour,
1) d'un point de vue étymologique, le terme truffé signifie qui "contient de la truffe" (voire autre chose mais en grande quantité ex : un perdreau truffé de plomb). Il n'est pas absurde de considérer qu'une omelette ou un plat qui contiendrait une grande quantité de truffe, quelle que soit l'espèce, est en droit de recevoir la dénomination de "truffée".
Si on prend un exemple caricatural concernant l'ancienne réglementation, une salade avec 30 % d'aestivum (littéralement truffée de truffes pour le coup) ne pouvait pas prétendre à l'appellation "truffée" tandis qu'un boudin blanc avec 1% de brumale pouvait y avoir droit. Etait-ce une situation normale?
2) D'un point de vue qualité des truffes pouvant ouvrir le droit à l'appellation truffée, il serait logique pour les plats cuisinés, de ne conserver que les espèces gardant un minimum de goût après cuisson (mélano, brumale, magnatum (?) mais aussi et surtout, la seule qui résiste bien à la cuisson : la mésentérique).
Mais quid des plats où la truffe n'est pas cuite? Tous les ans je me régale avec des toasts à l'aestivum d'automne (ex uncinatum) et je pense que mes toasts sont "truffés" vu la quantité que je mets. Pareil pour des plats de pâtes où je râpe cette truffe.
Pour la truffe de Chine, tout va dépendre du rapport de force et de là où on place la limite du protectionnisme.
- on est ultra libéral et on autorise toutes les truffes pour l'appellation "truffé" sous réserve de préciser l'espèce. Je pense que nombre de conserveurs qui travaillent la truffe de Chine devraient y être favorables.
- on souhaite protéger les truffes européennes et on autorise uniquement les espèces européennes (melano, aestivum, brumale, magnatum, mésentéricum...). Les truffes chinoises sont donc exclues.
- on est ultra protectionniste vis à vis de la mélano et on continue à ne donner l'appellation truffée qu'au couple mélano / brumale mais en lésant la partie de la trufficulture travaillant l'aestivum / mésentérique.
3) d'un point de vue quantité, la limite du "truffé" à 1% était ridicule. Le législateur la porte à 3% tout le monde devrait s'en réjouir. Cela va permettre d'écouler plus de truffe et de faire des plats avec plus de goût.
2/ L'article 2 stipule que l'on ne peut vendre de la truffe fraîche Gelée, imature , Percée .....
Cela aura comme conséquence pratique la disparition de marchés en terre où l'acheteur peut dans un lot acheter des truffes gelées, pourries, immature, gavée d'asticot. Perso, je trouve que ça serait plutôt une bonne chose pour l'acheteur (en l’occurrence un courtier jusqu'alors obligé de gérer ces truffes de très mauvaise qualité). A condition toutefois que la limite concernant la présence de trous de parasites soit basse (tolérance pour qques trous de liodes ou de limaces sur truffe saine).
Mais les courtiers et conserveurs risquent de voir les volumes transiter diminuer. Toutefois, rien n'empêchera au producteur de mettre ces truffes (trop parasitées pour être vendues en frais par exemple ou pas assez noires) en conserve lui même et de les vendre sous forme de boite de brisure.
3/ l'interdiction du mélange pour les Brisures et Jus des deux espèces Mélanosporum et Brumale est interdite ! Que va devenir la Brumal ? Qui à mon avis n'est pas comparable à l'Aestivum d'un point de vue gustatif et économique (dans ce cas je penses au producteurs qui seront obligés de la vendre au prix de l'aestivum)
Oui, la brumale n'est pas assez valorisée. Perso, que le fait de couper de la mélano à la brumale soit interdit ne me dérange pas le moins du monde. Lorsque j'achète une boite de truffe mélano, si dedans il y a de la brumale, j'ai l'impression de m'être fait escroqué.
Pour ce qui est du goût, je te laisse bien volontiers certaines brumales qui sentent plus la pisse de chat aigre qu'autre chose pour une bonne aestivum d'automne bien mûre.
Quant au prix, je souhaite à tous les producteurs de brumale de vendre au tarif de l'aestivum d'automne cet hiver. Quand on voit les tarifs de valorisation de l'aestivum d'automne (ex unci) cette année, qui se vendait en terre en gros entre 200 et 300 euros du kilos (350 à 450 euros du kilo au détail), on se dit que la brumale est sous valorisée.
Après, comme tu le soulignes, il faut se mettre autour d'une table et discuter des différentes options de protectionnisme, du niveau de tolérance des traces de parasite sur les truffes saines en relation avec les conséquences économiques de ces différents scénarios.
Fred