Salut Bernard,
Bien sur , là je suis ok avec toi, je précise aussi que dans le sud-est certains sols sont tellement drainant qu'il est possible de caver sous la pluie.....
Dans mon coin on a pas eu de pluie significative (+ de 10mm) de début novembre à avril, j'ai relancé la saison 2012 par une irrigation en mars.....
Tuber01
Il n'est pas exact de dire que la truffe n'est prospère que dans les régions sèches, en Italie (dans les Marches, les Abruses....) la pluviométrie est parfois supérieure à 2000mm/an et ce sont précisement ces années là qui sont des années de "grosse" production.... mais il faut préciser une chose: terrains drainants et forte inclinaison..... climat chaud (un peu plus tempéré que dans le sud-est, oliviers au delà de 700m d'altitude).... une production "naturelle" comme il n'y en a plus chez nous depuis longtemps....
Toute la question est là, pas d'humidité stagnante, de l'oxygène disponible pour le champignon.... et on est bien d'accord, dès qu'il y a un peu d'argile et de limon dans le sol la situation est très difficile à évaluer, d'autant qu'elle est différente suivant ou on se situe autour de l'arbre....
Contrairement à ce qu'on pourrait immaginer un sol drainant et aéré perd moins vite son humidité en profondeur qu'un sol plus "compact".....
Le système végétatif de la truffe a besoin d'eau et d'oxygène mais pas d'humidité stagnante, là est le problème, concilier les deux....
Sur Carpentras on a aujourd'hui une production "naturelle" tous les dix ans, alors qu'a l'époque de mon grand père c'était tous les trois ans..... 50 à 70 Kg/hectare était une production "normale" les bonnes années, aujourd'hui même les très bonnes années de production naturelle on est très très loin d'atteindre ces quantités..... c'est la preuve que le systhème végétatif de la truffe est relativement bien adapté à la secheresse puisqu'il survie sur le système racinaire malgrès de très longues périodes de secheresse et de non production, mais il n'y a plus de "pics" de production les années favorables comme pourrait le laisser supposer le fait que les arbres aient une plus grandes difficultés à trouver à se nourrir (multiplication des racines fines et besoin du champignon pour assurer sa nutrition)... on a atteint une "limite", l'arbre souffre et le champignon également.....
Pour moi la situation de juillet 2011 a été très révélatrice, un mois "froid" et relativement "humide"pour la saison.... et "découverte" de magnatum dans le gard.... ça veux dire que certains champignons ont une capacité de résistance incroyable à des conditions adverses, et qu'ils sont capables de "résister"au temps en attendant des conditions meilleures.... il suffit ensuite que les conditions de fructification soient réunis pour les voir réaparaitre.... mais ça veux dire aussi qu'il y a certainement eu une production importante de cette truffe en france à une certaine époque (période d'expension du champignon) et que seulement quelques "poches" de résistance ont subsisté au temps..... sans parler de réchauffement climatique on peut parler d'évolution du climat local....
Alors effectivement, on trouve tuber mélanosporum dans des régions sèches.... moi j'ai tendance à penser que ces régions ne sont plus aujourd'hui que des "poches de résistance".... nous avons toujours la chaleur qui est nécessaire, nous avons bien sur des sols drainants quoi que peut être moins "vivants" qu'autrefois (pour ça aussi il faut de l'eau)..... mais plus l'humidité au bon moment..... d'autres régions de France ont aujourd'hui des conditions bien plus favorables.... ou il reste certainement possible de produire sans irriguer....
Je pense aujourd'hui que l'erreur de la recherche a été trop longtemps d'étudier uniquement le champignon, ou uniquement le champignon et le sol, ou simplement le sol, ou le sol et les espèces envirronnantes (le milieu), les conditions climatiques..... on a un peu oublié l'arbre, comme si mélano était saprophyte (ce qu'elle est peut être aussi un peu)....
Arbres, plantes et champignon, climat et sols ont évolué conjointement pendant des millénaires, ils sont indissociables.... c'est le "tout" qu'il faut étudier.... impossible d'isoler un seul paramêtre pour l'étudier en dehors de son milieu.....
Alors voilà, quand on irrigue ce n'est pas une année sur trois et ce n'est même pas l'équivalent d'une pluie.... mais apporter de l'eau permet de retrouver des niveaux de production equivalents à ceux des productions naturelles de nos anciens.... ensuite il y a les plants mycos, le nombre de plants/hectare.... et on arrive à faire un peu mieux...
joel
PS: veuillez excuser mes réactions parfois un peu vives, mais face à certaines affirmations j'ai parfois du mal à garder calme et sagesse, surtout quand on a de nouveaux membres qui ne demandent qu'a apprendre..... de grâce, ne perpétuons pas les "on dit".... ne cherchons pas non plus une "vérité" quelquonque dans nos échanges et dans nos observations, tout ne doit être que remise en question permanente.... j'ai appris tout autant que vous tous sur le forum, non pas par ce que j'y ai lu qui n'est jamais que le reflet de tout ce qu'on entend un peu partout (quoi qu'en un peu plus condensé....

),
mais en essayant d'être clair dans mes interventions, on est beaucoup plus exigeant envers soi même quand on s'expose aux autres, on est obligé d'aller au bout de ses pensées, au bout d'une certaine "logique".....