Bilan sur les itinéraires techniques en trufficulture.
Modérateurs : jacques 37, galistruffe, phil, uncinat55
Tout à fait d'accord avec toi Fred et je pense que nous avons sur le forum eu suffisament de discussions pour voir que les modèles culturaux qui se dégagent sont ceux évoqués par P.Sourzat.
J'insiste particulirement sur le fait de redécouvrir les techniques anciennes et les précédents culturaux.
Steph
J'insiste particulirement sur le fait de redécouvrir les techniques anciennes et les précédents culturaux.
Steph
Bonsoir
Merci Mélano pour ces saines lectures. Outre la virulence, ce qui me frappe c'est l'importance des précédents culturaux et de la couverture herbacée (avec toujours cette fameuse fétuque).
J'en profite pour mettre un lien vers un papier de Mamoun et Olivier qui étudie les effets de la présence de fétuque sur le taux de mycorhization (l'importance de la désinfection du sol est également abordée). Bon il est en anglais mais cela se lit assez facilement si l'on est un peu familier avec la langue de Shakespeare. Je ne sais plus où j'ai trouvé cet article. En fait c'est peut-être toi (Mélano) qui nous avait mis un lien vers ce papier sur le forum il y a quelques temps. Si c'est le cas ne m'en veux pas. De toute façon ce n'est jamais mauvais de faire ressurgir l'information des "entrailles" du forum qui a pas mal "sédimenté" depuis sa création (tant mieux c'est le signe qu'il vit bien).
Les conclusions majeures de ce papier sont (sauf mauvaise lecture de ma part) :
- Dans les sols initialement désinfectés, les plants présentent au final un meilleur taux de mycorhization que ceux de sols non désinfectés.
- Par contre, la présence de fétuque n'aide pas à la mycorhization. Mais bon, il n'est pas évident de faire le parallèle entre des essais en labo sur des plants et des truffières en plein champs. Et puis même si la fétuque ne favorise pas la mycorhization des racines, elle peut très bien jouer un rôle positif dans la fructification.
Enfin dernier point : les plants utilisés pour cette étude semble avoir été "inoculés" avec des spores (à rapprocher de la discussion que nous avons eu il y a quelques temps sur le rôle des spores et/ou du mycélium pour la mycorhization).
http://www.springerlink.com/content/xu6370583j27j5w0/
Le lien vers l'article complet est donné sur la droite de la page.
A+
Merci Mélano pour ces saines lectures. Outre la virulence, ce qui me frappe c'est l'importance des précédents culturaux et de la couverture herbacée (avec toujours cette fameuse fétuque).
J'en profite pour mettre un lien vers un papier de Mamoun et Olivier qui étudie les effets de la présence de fétuque sur le taux de mycorhization (l'importance de la désinfection du sol est également abordée). Bon il est en anglais mais cela se lit assez facilement si l'on est un peu familier avec la langue de Shakespeare. Je ne sais plus où j'ai trouvé cet article. En fait c'est peut-être toi (Mélano) qui nous avait mis un lien vers ce papier sur le forum il y a quelques temps. Si c'est le cas ne m'en veux pas. De toute façon ce n'est jamais mauvais de faire ressurgir l'information des "entrailles" du forum qui a pas mal "sédimenté" depuis sa création (tant mieux c'est le signe qu'il vit bien).
Les conclusions majeures de ce papier sont (sauf mauvaise lecture de ma part) :
- Dans les sols initialement désinfectés, les plants présentent au final un meilleur taux de mycorhization que ceux de sols non désinfectés.
- Par contre, la présence de fétuque n'aide pas à la mycorhization. Mais bon, il n'est pas évident de faire le parallèle entre des essais en labo sur des plants et des truffières en plein champs. Et puis même si la fétuque ne favorise pas la mycorhization des racines, elle peut très bien jouer un rôle positif dans la fructification.
Enfin dernier point : les plants utilisés pour cette étude semble avoir été "inoculés" avec des spores (à rapprocher de la discussion que nous avons eu il y a quelques temps sur le rôle des spores et/ou du mycélium pour la mycorhization).
http://www.springerlink.com/content/xu6370583j27j5w0/
Le lien vers l'article complet est donné sur la droite de la page.
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Dernière modification par phil le 11 oct. 2007 23:08, modifié 1 fois.
phil
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Passionnant et tellement complexe, toutes ces pistes qui nous entraînent à en savoir plus encore, et toujours plus. C'est sans doute cela que l'on appelle la passion. Ceci étant j'en reviens toujours aux expériences personnelles et toutes ces lectures me donnent envie d'envisager un "nouveau défit" : Prélever un morceau de terrain, là ou je cave des Mélano dans un endroit sauvage, (terre très souple, semblable à du sable) et l'implanter là ou j'ai découvert des mycorhizes de brumale à l'endroit même de mes plantations de chênes mycorhizés mélanosporum. Quelqu'un a t-il des commentaires ou idées a m'apporter sur cette nouvelle lubie !!!!!!
Jacques 37
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Je partage bien votre analyse sur, sans doute, l'impossibilité de faire basculer une production de brumale en mélano. Mon cas est différent, je m'explique. Après avoir planté mes premiers arbre en mars 2006, j'ai découvert un petit brulé au pied d'un charme et ceci à quelques mètres de mes plants mychorizés mélano. Après prélèvement de racinaire, nous avons constaté la présence de mychorize de brumale. A ma connaissance, il n'a jamais été trouvé de truffes sur ce terrain !!!! J'ai donc coupé l'arbre au pied, introduit du chlorate de soude dans la souche pour tuer tout le racinaire de l'arbre et l'environnement immédiat. Voila la situation en l'état actuel.Et si on coupe l'arbre et quon y replante un CV myco mélano par exemple? Certains remplacent comme ça leurs noisetiers qui ont viré. Mais je ne connais pas le pourcentage de réussite.
Donc le fait de déclencher la production avec l'introduction de plants mychorizés melano, peut avoir aussi l'effet de réveiller la brumale et alors que peut devenir l'introduction de la mélano ???? Là est toute la question.
Jacques 37
Bonsoir Jacques ,
je pense que tu as pris de gros risques en mettant du chlorate de soude à quelques mètres de tes plants myco , le chlorate à tendance à s'étaler dans le sol en détruisant toute végétation et à persister plusieurs années , il aurait mieux valut que tu fasses des trous à la perceuse dans ta souche et que tu y mettes du glyphosate (non rémanent) . filipe
je pense que tu as pris de gros risques en mettant du chlorate de soude à quelques mètres de tes plants myco , le chlorate à tendance à s'étaler dans le sol en détruisant toute végétation et à persister plusieurs années , il aurait mieux valut que tu fasses des trous à la perceuse dans ta souche et que tu y mettes du glyphosate (non rémanent) . filipe
Bonsoir à tous
Pour essayer d'approfondir un peu les choses au niveaux des itinéraires techniques, je me suis remis à la lecture de quelques articles en anglais. C'est un peu fastidieux à éplucher mais je pense qu'il y a des enseignements à en tirer.
J'ai essayé de regarder la bibliographie (à caractère scientifique) liée à la truffe T. mélanosporum. Et je suis quand même étonné de voir le nombre relativement important d'articles publiés. Evidemment c'est tout le temps en anglais et dans 90% des cas, si tu veux avoir l'article, il te faut débourser entre 25 et 50 euros (selon la revue). Les revues scientifiques, c'est aussi cher que la truffe.
Bon il y a quand même quelques revues qui sont en libre accès sur le net notamment la revue "Plant and soil".
Donc voici deux articles de M. Mamoun et J.M. Olivier que j'ai trouvés intéressants.
Le premier traite de la compétition entre T. mélano et T. Brumale en fonction du régime d'irrigation :
http://www.springerlink.com/content/j42 ... b00e3&pi=7
Les conclusions de ce premier papier sont les suivantes :
- Lorsque le sol n'est pas infecté par tuber brumale, la présence de T. mélano décline si l'irrigation du sol est forte mais T. mélano se maintient mieux si l'irrigation est modérée.
- Lorsque les deux truffes sont en compétition, si l'irrigation est modérée, c'est T. brumale qui prend le dessus !
- Par contre, lorsque les deux tuber sont présentes dans le sol, si l'irrigation est plus forte, c'est mélano qui prend le dessus !!
De là à transposer ces conclusions à des cultures en plein champs ... pas si simple mais je trouve cela intéressant.
Le second article concerne toujours la compétition entre tuber mélanosporum et d'autres champignons (notamment T. Brumale) mais il regarde plus particulièrement l'effet de la contamination initiale du sol par T. Mélano et T. Brumale :
http://www.springerlink.com/content/m77685w201045t74/
Les conclusions de ce second papier sont les suivantes :
- Dans un sol vierge de toute contamination par T. mélano ou T. Brumale et où l'on plante des noisetiers mycorhizés par T. mélano, on observe une diminution notable au cours du temps du taux de mycorhisation (la présence de T. mélano décline).
- Si le sol est initialement infecté par T. Mélano, celle-ci arrive à bien se maintenir dans le sol et sur les racines des plants. Donc il vaut mieux planter dans un sol où l'inoculum mélano est déjà présent (sur ce point tout le monde est d'accord). Cela semble surtout indiquer qu'il vaut mieux rajouter du broyat de truffe pour "infecter" un peu le sol au moment de la plantation.
- Plus surprenant, si le sol est initialement infecté par T. Brumale, et bien là aussi, le taux de mycorhisation par T. mélano se maintient bien dans le temps !! En fait, d'après les conclusions de l'article, la présence initiale de T. mélano comme T. brumale dans le sol semble "protéger" les racines du plant contre les autres champignons compétiteurs !
Voilà
A+
PS: le lien vers le texte complet des articles est sur la droite de la page.
Pour essayer d'approfondir un peu les choses au niveaux des itinéraires techniques, je me suis remis à la lecture de quelques articles en anglais. C'est un peu fastidieux à éplucher mais je pense qu'il y a des enseignements à en tirer.
J'ai essayé de regarder la bibliographie (à caractère scientifique) liée à la truffe T. mélanosporum. Et je suis quand même étonné de voir le nombre relativement important d'articles publiés. Evidemment c'est tout le temps en anglais et dans 90% des cas, si tu veux avoir l'article, il te faut débourser entre 25 et 50 euros (selon la revue). Les revues scientifiques, c'est aussi cher que la truffe.
Bon il y a quand même quelques revues qui sont en libre accès sur le net notamment la revue "Plant and soil".
Donc voici deux articles de M. Mamoun et J.M. Olivier que j'ai trouvés intéressants.
Le premier traite de la compétition entre T. mélano et T. Brumale en fonction du régime d'irrigation :
http://www.springerlink.com/content/j42 ... b00e3&pi=7
Les conclusions de ce premier papier sont les suivantes :
- Lorsque le sol n'est pas infecté par tuber brumale, la présence de T. mélano décline si l'irrigation du sol est forte mais T. mélano se maintient mieux si l'irrigation est modérée.
- Lorsque les deux truffes sont en compétition, si l'irrigation est modérée, c'est T. brumale qui prend le dessus !
- Par contre, lorsque les deux tuber sont présentes dans le sol, si l'irrigation est plus forte, c'est mélano qui prend le dessus !!
De là à transposer ces conclusions à des cultures en plein champs ... pas si simple mais je trouve cela intéressant.
Le second article concerne toujours la compétition entre tuber mélanosporum et d'autres champignons (notamment T. Brumale) mais il regarde plus particulièrement l'effet de la contamination initiale du sol par T. Mélano et T. Brumale :
http://www.springerlink.com/content/m77685w201045t74/
Les conclusions de ce second papier sont les suivantes :
- Dans un sol vierge de toute contamination par T. mélano ou T. Brumale et où l'on plante des noisetiers mycorhizés par T. mélano, on observe une diminution notable au cours du temps du taux de mycorhisation (la présence de T. mélano décline).
- Si le sol est initialement infecté par T. Mélano, celle-ci arrive à bien se maintenir dans le sol et sur les racines des plants. Donc il vaut mieux planter dans un sol où l'inoculum mélano est déjà présent (sur ce point tout le monde est d'accord). Cela semble surtout indiquer qu'il vaut mieux rajouter du broyat de truffe pour "infecter" un peu le sol au moment de la plantation.
- Plus surprenant, si le sol est initialement infecté par T. Brumale, et bien là aussi, le taux de mycorhisation par T. mélano se maintient bien dans le temps !! En fait, d'après les conclusions de l'article, la présence initiale de T. mélano comme T. brumale dans le sol semble "protéger" les racines du plant contre les autres champignons compétiteurs !
Voilà
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PS: le lien vers le texte complet des articles est sur la droite de la page.
Dernière modification par phil le 27 oct. 2007 10:23, modifié 1 fois.
phil
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Merci filipe pour ta participation à mes interrogations. Concernant mon expérience en cours, je dois préciser que j'ai effectivement fait des trous dans la souche de l'arbre et y ai introduit quelques centilitres de chlorate dans chaque trou. J'ai recouvert le tout d'un film plastique pour éviter la dispersion du chlorate. J'avais interrogé Pierre Sourzat sur ce phénomène de présence de mycorhizes dans mon terrain, il m'a répondu qu'il n'y avait malheureusement pas de remède pour éradiquer ce phénomène. Son conseil a été le suivant : "En réalité, il te faut planter tes arbres mycorhizés par Tuber melanosporum et faire en sorte que cette espèce prospère normalement sans favoriser les contaminations par Tuber brumale par des transports de terre (travail du sol linéaire) entre les arbres." Donc j'ai hâte de pouvoir mesurer les effets de cette présence de brumale et de mon action de plantation de mélano à quelques mètres de l'endroit, pour pouvoir constater les premiers effets. J'aurais bien aimé que Maurice participe à ce débat afin de nous apporter ces expèriences dans le domaine..... mais ......filipe a écrit :Bonsoir Jacques ,
je pense que tu as pris de gros risques en mettant du chlorate de soude à quelques mètres de tes plants myco , le chlorate à tendance à s'étaler dans le sol en détruisant toute végétation et à persister plusieurs années , il aurait mieux valut que tu fasses des trous à la perceuse dans ta souche et que tu y mettes du glyphosate (non rémanent) . filipe
A suivre donc. Jacques 37
Jacques 37
Bonsoir à tous
J'ai encore un article à vous proposer ! Restez calme, il est en français !
C'est un papier rédigé par G. Callot, B. Jaillard, J.P. Braye et M. Jalade. Il concerne l'étude de la structure du sous-sol en relation avec la production de T. mélanosporum. Voici le lien :
http://www.agronomy-journal.org/index.p ... RT0001.pdf
C'est un travail vraiment intéressant qui est présenté dans ce papier mais comment faire, en pratique, pour connaitre la structure du sous-sol sur la totalité d'une parcelle ?
A+
PS : soyez patients pour ouvrir le lien, il est un peu long à venir...
J'ai encore un article à vous proposer ! Restez calme, il est en français !

C'est un papier rédigé par G. Callot, B. Jaillard, J.P. Braye et M. Jalade. Il concerne l'étude de la structure du sous-sol en relation avec la production de T. mélanosporum. Voici le lien :
http://www.agronomy-journal.org/index.p ... RT0001.pdf
C'est un travail vraiment intéressant qui est présenté dans ce papier mais comment faire, en pratique, pour connaitre la structure du sous-sol sur la totalité d'une parcelle ?
A+
PS : soyez patients pour ouvrir le lien, il est un peu long à venir...
Dernière modification par phil le 26 oct. 2007 23:37, modifié 1 fois.
phil
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- Localisation : Nord Touraine
Très intéressant, merci phil. Un petit conseil, si je peux me permettre, imprimer le document pour une lecture transversale absolument nécessaire pour une bonne compréhension, car le document est très complet et fait appel aux différents schémas. Comme tout observation, puisqu'il s'agit avant tout d'une observation, il sera intéressant d'échanger nos avis sur cette lecture. Jacques 37
Jacques 37
Bonjour à tous ,
lien très intéressant et tiré du livre "la truffe , la terre , la vie " de Mr Gabriel Callot ,INRA éditions .Livre que je recommande à tout les passionnés , mais pour moi il m'à fallut un dictionnaire à côté pour arriver à le lire et surtout le comprendre .Mais comme dit Phil, pratiquement impossible à mettre en oeuvre .
filipe
lien très intéressant et tiré du livre "la truffe , la terre , la vie " de Mr Gabriel Callot ,INRA éditions .Livre que je recommande à tout les passionnés , mais pour moi il m'à fallut un dictionnaire à côté pour arriver à le lire et surtout le comprendre .Mais comme dit Phil, pratiquement impossible à mettre en oeuvre .
filipe