jeune plantation et rénovation

Le choix de l'essence, les techniques de plantation, la taille, le travail du sol, l'irrigarion , méthodes de rénovation...

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ascocarpediem
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jeune plantation et rénovation

Message par ascocarpediem »

Salut les grosses truffes !

Basé en sud Cévennes mon projet de trufficulture doit faire face à plusieurs contraintes : terrains difficiles d'accès, parties denses et boisées, autour de quelques anciennes pâtures à moutons et beaucoup de terrasses montées en pierre sèches plus ou moins préservées. Mélano prospérait allègrement dans ce beau terroir du temps de l'occupation par les anciens et leurs troupeaux.
Je suis amoureux de mon p'tit coin et j'aimerais réussir à sortir quelque chose ! Je précise que je suis désormais installé sur place et donc dispo pour y bosser. ll faudra que je trouve le bon équilibre entre travail aux bras et mécanisation légère car passés quelques centaines d'arbres je dois aussi ménager ma carcasse.

Je lis le forum en long et en large depuis plusieurs années, je prends des notes, et essaye de piocher ça et là. Il me semble essentiel de définir des stratégies culturales en fonction du sol. Et les questions s'accumulent, encore et encore...le mystère s'épaissit mais c'est aussi le charme :P

J'ai deux sites avec des profils différents :

site 1/ Une jeune plantation ( environ 100 arbres mix Pub /Cv) que j'ai commencé à planter en 2017 âgés entre 2 et 4 ans. Le sol est plutôt sableux, drainant, dolomitique, profond par endroit, brun rouge, zone favorable avec production de mélano en naturel autour là où c'est encore un peu ouvert. La croissance des arbres est inégales car je n'ai pas pu m'en occuper en continu, je n'ai traité pour l'oïdium qu'au printemps dernier.

site 2 / Plantation ( environ 100 arbres mix Pub /Cv) réalisée par mon père ces 20 dernières années sur un petit plateau en bord de causse, sol superficiel, à tendance caillouteuse et argileux. Les arbres n'ont pas beaucoup grandi, peu de travail du sol, pas de traitement .
A 83ans il n'arrive plus à entretenir ces parcelles. Le résultat est un échec avec 4 arbres ouverts seulement :cry: dur dur pour lui qui s'est beaucoup investi, a défriché, installé l'eau. Il a eu la consolation de récolter pas mal d'aestivums et de brumales sur de vieux chênes laissés en place. J'essaie d'analyser les causes de ces tristes résultats, qui sont sans doute multiples ?? Bref un travail de rénovation s'impose ( ou pas?), et puis va savoir s'il reste des mycos mélano ??
Il reste de la place pour planter, j'envisage de planter une zone mélano et une autre aestivum qui semble se plaire dans les parties semi boisées.

Mes question sont bien sûr nombreuses mais je vais m'en tenir à l'essentiel en cette fin d'été, je vais essayer de mettre quelques photos....

- J'aimerais réaliser une taille de forme sur la jeune plantation en site 1 , en particulier sur les Pub qui ont soit développé de long rameaux ou soit qui rejettent en mode buisson. Cette fin d'été vous parait-elle une période appropriée ? Le but à moyen terme est de tendre vers la dynamique intégrée, taille et coupe racinaire. Je me suis penché aussi sur la taille en vert qui avait fait l'objet d'une journée formation décrite sur ce forum. Complètement novice en terme de taille je lis beaucoup mais quand il s'agit d'y aller pas évident de choisir où couper...
J'offre volontiers l'apéro et les pélardons à celui qui passerait par là pour me montrer quelques bases ;-)

- Existe-t-il sur le marché actuel un motoculteur, ou motobineuse qui serait un peu passe partout et ce sans forcément re-bricoler l'engin ?? Préparation des placettes pour les futures plantations et l'entretien des anciennes, sans trop rebondir sur les caillasses genre dents droites et réglage de vitesse lente.

- Pour terminer, une question concernant les souches de chêne plus ou moins grosses qui sont impossibles à enlever à la pelle par ici, à moins de tout péter et d'y passer des jours. J'ai fait le choix de les brûler l'année dernière, sur place en me disant qu'au fil du temps leur système racinaire pourrirait et fournirait de la m/o et des gîtes pour la pédofaune et le mycélium. Certains se sont ils confrontés à cette situation sur défriche ? Faut-il attendre avant de replanter, ou bien tenter direct ?

Et voilou, j'espère ne pas avoir trop « tartiné» et merci pour vos avis ou remarques.

Belle fin d'été à tous !!

Damien
bion
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Re: jeune plantation et rénovation

Message par bion »

Bonjour,
ascocarpediem a écrit : 27 août 2021 14:27 Pour terminer, une question concernant les souches de chêne plus ou moins grosses qui sont impossibles à enlever à la pelle par ici, à moins de tout péter et d'y passer des jours. J'ai fait le choix de les brûler l'année dernière, sur place en me disant qu'au fil du temps leur système racinaire pourrirait et fournirait de la m/o et des gîtes pour la pédofaune et le mycélium. Certains se sont ils confrontés à cette situation sur défriche
Mon expérience sur l'élimination de chênes:

Arbres coupés en 2013 après incendie en 2012. Noircis, et pas une feuille.
Aujourd'hui encore il y a des repousses (passage débroussailleuse tous les ans)

Arbre coupé en 2013, seul au milieu d'une ligne d'olivier bordant ma plantation, j'y suis passé aujourd'hui pour couper les rejets, il n'y en avait pas, c'est la première fois depuis 2013.....

Si tu as brulé longtemps sur place, la chaleur a peut-être plus diffusé dans le sol, et brulé aussi les racines. Chez moi les pompiers sont intervenus, et le feu n'a pas duré longtemps.....
Tu sauras au printemps, en surveillant d'éventuelles repousses.

Michel.
jj24
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Re: jeune plantation et rénovation

Message par jj24 »

Bonsoir,

Ascocarpediem, Bâche noire avec bordures recouvertes de terre devrait empêcher les rejets, pourrir les souches;
Sur le forum il y a des truffiers qui utilisent un motoculteur avec vitesses lentes et dents +ou- droites;

Sur le site2, essais à tenter: tailler, travailler le sol, apports de truffes, autour des arbres qui ont produit mélano;
Le potentiel devrait être encore présent;
JJR24
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ascocarpediem
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Re: jeune plantation et rénovation

Message par ascocarpediem »

Merci Michel et JJ24 pour vos retour sur la question des souches!! Je vais continuer la stratégie du brulage et aussi tester la pose de bâches. On lit souvent qu'il faut attendre plusieurs années avant de replanter sur une défriche...et même semer dans l'intervalle pour éviter toute compétition fongique. Y'aurait il par là certains qui ont tenté de planter direct?? Je précise que mélano est présente en naturel à quelques mètres de ces zones que j'ai coupées.
Sinon un avis sur la taille de fin d'été pour ces jeunes ? J'ai des pubs tout droits qui partent en flèche, je leur coupe la tête? et à quel niveau? D'autres qui forment un petit buisson: sélectionner un rejet et couper le reste? En tant que débutant j'avoue que la taille reste quelque chose de complexe.
JJ24, pour le site 2 c'est exactement ce que j'ai prévu pour tenter de relancer la machine.
à bientôt
damien
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clovis
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Re: jeune plantation et rénovation

Message par clovis »

bonjour asco
et un de plus dans nôtre beau département
pour la taille des pub je pince en mars, si non leur première vraie taille vers 5 ans ,et léger travail du sol pas trop profond afin que que le rhizoplan ne descende pas top bas, pareil pour les cv . pour les buissons pareil en mars avec sélection du plus beau départ
l'homme jeune va beaucoup plus vite que l'homme agé, mais l'homme agé connait le chemin !
tuber11
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Re: jeune plantation et rénovation

Message par tuber11 »

Bonjour Damien,
Je fais du renouvellement d'arbres non producteurs dans ma plantation depuis quelques années et je suis confronté au problème de la dévitalisation des vielles souches.
Il y a 4 ans quand j'ai commencé, j'ai attendu le printemps après la pousse qui avait tiré dans les réserves de l'arbre pour faire un élagage complet à 1,20m environ (plus de feuillage et de branchage). Depuis à chaque pousse je supprime tous les bourgeons, en principe tous les 15 jours en été. Cette semaine au dernier passage 2 semblent être morts les autres quelques rares repousses. Au printemps prochain coupe au ras du sol avec pose de plastique noir pour terminer le travail.
Comme je continue mes renouvellements, je compte répéter cette opération sur des arbres proches de producteurs de manière à éventuellement les laisser repartir en cours de route si je vois une incidence pour la production des voisins.
Pour d'autres sans voisinage sensible, je vais tronçonner direct à la base et dévitaliser avec trois méthodes différentes pour voir ce qui donne les meilleurs résultats.
- Paillage plastique noir pour empêcher la photosynthèse.
- Perçage de trous de 20mm de diamètre par 15 à 20cm de profondeur.
D'après ce que j'ai pu voir sur internet deux méthodes pour terminer le travail et avoir un dépérissement accéléré.
- Remplir les trous avec du lait entier pour favoriser le pourrissement par les champignons
- Mettre un grain d'ail au fond des trous en fin d'été, achever de remplir le trou avec de la terre et arroser.Les racines de l'ail produisant à priori un effet toxique.
Voila ou j'en suis de mes recherches en la matière
tuber11
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Re: jeune plantation et rénovation

Message par tuber11 »

Pour faire d'une pierre deux coups il est bon de récupérer les grosses branches pour faire les grillades, et les branches plus fines qui font de très bons paillages sur les arbres producteurs.
l'appalou 24
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Re: jeune plantation et rénovation

Message par l'appalou 24 »

Bonjour .

J'ai quelques expérience sur défriche, déjà avant de replanter il te faut enlever les racines, car tes jeunes arbres vont attrapés le pourridié (définition: moisissure blanche sur les racines et l'arbre meure en 2 ou 3 ans )

Donc ne pas planter ou il y a eu un arbres, si tu n'ais pas sur d'avoir tout enlever, j'ai pour ma part 10% d'arbres mort sur défriche, mais certains des autres sont de très bon producteur, donc cela est possible de produire en prenant certaines précaution.

J'avais défriché un hectare et demi, donc arrachage, passage du bull,enlevage des ravines au vibroculteur, passage d'une niveleuse, pour la formation de terrasses et céréale pendant 2 ans.

il y a des photos sur le forum, peut-être Michel sera te les retrouver.

Jean Claude
tuber11
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Re: jeune plantation et rénovation

Message par tuber11 »

Entièrement d'accord avec toi Jean Claude quand il s'agit d'une nouvelle plantation.
Dans mon cas avec des arbres isolés à supprimer je m'étais aussi posé la question du pourridié sans dessouchage mécanique.
La solution est peut être un affaiblissement de l'arbre par des tailles sévères et fréquentes tout en le maintenant en vie.
Dans ce cas on ouvre le milieu on diminue l'activité racinaire tout en écartant le risque du pourridié et l'incidence sur les autres arbres qui produisent
Peut être que quelqu'un a du recul sur des dévitalisation sans arrachage?
tuber11
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Re: jeune plantation et rénovation

Message par tuber11 »

Je me souviens d'une discussion que j'avais eu il y a quelques années avec un pépiniériste. Il m'avait dit que le pourridié était un champignon anaérobie et qu'il fallait laisser une partie de la souche morte à l'air pour maintenir un échange gazeux avec les racines et par conséquent l'éviter.
J'aurai peut être un début de réponse avec les premiers arbres qui sont morts et que je vais couper à 20cm du sol ?
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l'inquiet84
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Re: jeune plantation et rénovation

Message par l'inquiet84 »

Une photo de ce matin où l'on voit 2 CV producteurs ( là où il y a 4 branches mode paillage ) à 4,50 m de la lisière.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
bion
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Re: jeune plantation et rénovation

Message par bion »

Bonjour,

On y voit aussi les 3 ou 4 suivants qui manifestement n'ont pas poussé aussi bien que les autres (s'ils ont bien été plantés en même temps).

En tout cas, merci de l'info qui est encourageante pour ceux qui comme moi n'ont pas eu trop le choix et ont planté dans les mêmes conditions.

Michel.
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ascocarpediem
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Re: jeune plantation et rénovation

Message par ascocarpediem »

Merci pour vos témoignages !

Encore une fois, autant de terrains, d'hommes, et d'expériences différentes !
La question des 'vieux' chênes présents avant plantation sous forme de près bois/ bois sur la parcelle, ou en bordure forestières est un vrai débat.
La fameuse ' distance de sécurité' liée aux champignons compétiteurs associés à une forêt en bordure va de quelques mètres à plusieurs dizaines suivant les auteurs.
C'est clair, le travail de nettoyage complet avec dessouchage, et mise en jachère assure les conditions optimales pour une plantation.
En dehors des problèmes de contamination ( brumale et autres...), je retiens que les ' vieux' ont tendance à pomper les ressources des jeunes et donc à limiter leur croissances, cf photo de l'inquiet84
Je découvre l'existence du pourridié et je me pose forcément la question pour mes souches que j'ai cramées un peu partout, quel risque de choper ça sur les racines en train de pourrir, wait and see ;-)

Pour autant en truffières naturelles les jeunes sauvages poussent bien aux pieds des anciens du fait même que les glands tombent sous leur frondaisons et grandissent à l'ombre de leurs ' parents' et se mycorhizent aussi dans cet écosystème propice. J'ai le souvenirs de publications d'Alban Lauriac Je cite :

« La complexité de l'écosystème truffier a sans doute été sous-estimée et force est de constater qu'il ne s'accommode pas vraiment des itinéraires techniques trop standardisés, imposés par les nécessités de la mécanisation agricole. Il est peut-être temps de redécouvrir les vertus de la sylviculture truffière comme on la pratiquait au 19éme siècle durant l'âge d'or de la truffe. Cette culture alternative intègre en effet l’ensemble des productions compatibles entre elles : bois, non-bois, services et peut être pratiquée sur tous les sols calcaires européens. Elle est fondée sur la gestion et le maintien durable de l’ouverture du milieu, non pas par des tailles comme en trufficulture, mais par la pratique d’opérations d’amélioration ou de régénération : éclaircie/recépage. Elle privilégie une approche forestière biodiversifiée et complète parfaitement la production truffière agricole tout en étant plus écologique. »

Pourrait-il donc exister un entre 2 dans nos pratiques consistant à éclaircir, voire à conserver certains arbres adultes et planter à coté ?
jj24
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Re: jeune plantation et rénovation

Message par jj24 »

Bonjour,

"...Pourrait-il donc exister un entre 2 dans nos pratiques consistant à éclaircir, voire à conserver certains arbres adultes et planter à coté ?..."

Oui, ascocarpediem, ça existe! :lol:
JJR24
tuber11
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Re: jeune plantation et rénovation

Message par tuber11 »

Bonjour, a mon sens quand on a la possibilité il n'y a pas d'hésitation à avoir c'est arrachage complet, dessouchage et préparation du sol pour partir sur de bonnes bases.
J'ai lu le livre d'Alban Lauriac et j'ai un copain qui avait participé à un de ses stages. D'après la mise en pratique que j'ai pu constater cela permet de récolter quelques truffes sans avoir de vrais rendements surtout eu égard au travail qui doit être fourni pour la réhabilitation du milieu.
Pour ma part, je cherche à faire du renouvellement dans une truffière de 18 ans ou 90% des arbres issus d'une même pépinière ne produisent pas.
Vu mon âge et mes objectifs de production (familiale et les copains) je ne vais pas me lancer sur une nouvelle plantation à part entière, donc j'expérimente pour essayer d'amener une vingtaine de mes jeunes renouvelés à assurer la continuité dans les années à venir.
PS: les arbres qui ne produisent pas ont tous de magnifiques brûlés et sont intercalés avec les producteurs d'un autre pépiniériste. Comme il doit y avoir un élément déficient, j'essaye de l'apporter par de nouveaux plants et des apports de truffes conséquents. Résultat non garanti mais qui satisfait ma curiosité !
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