Le problème de ce trufficulteur est antérieur à l'apparition des brûlés : le gros soucis, c'est celui du dimensionnement de son projet au départ. Il a eu les yeux plus gros que le ventre. Il n'aurait dû planter que le nombre d'arbres dont il peut s'occuper efficacement.Mais le trufficculteur qui a de beaux brulés déclares depuis 3 ans, ce n'est pas le même probléme, il cave zero par manque de pluie! Et se pose toujours la question de l 'emplacement des paillages ou arrosages qu'il doit réaliser.
Et s'occuper efficacement d'un arbre c'est à minima le protéger avec une clôture et lui amener de l'eau lorsqu'il en a besoin.
Comme le souligne In and Out, tout arbre qui brûle peut produire des truffes s'il est placé dans de bonnes conditions. C'est quasi instantané. Tu as un arbre qui brûle, tu le pailles, tu l'arroses ==> ça crache.
Tu ne le fais pas, l'horloge tourne et tu perds un temps précieux car ta truffière vieillit, le racinaire vieillit, les champignons concurrents gagnent du terrain... Bref au moment où tu plantes, le chronomètre se déclenche et quoi qu'il arrive, il tourne. Toute année sans production est une année perdue.
Chez nous, on a d'admirables exemples de truffières qui auraient pu être très très productives mais qui au final se retrouvent en 5 ans à ressembler à un bois qui produit brumales. Pourtant, à une époque tu cherchais les arbres qui ne brûlaient pas. Je passe souvent devant une truffière de 7 Ha qui démarrait très très fort. Le mec était champion du monde. Tout le monde lui léchait les pieds pour avoir des truffes. Mais il a eu des années blanches à cause de la météo, il a taillé à l'envers en montant ses arbres, a changé de pratique culturale en cours de route et n'a jamais arrosé. Bilan, il a produit deux ans en 10 ans de façon convenable, trois ans avec quelques truffes de merde et une année sur deux il lui restait ses yeux pour pleurer.
Maintenant, tu passes devant, ses arbres ont à peine plus qu'une quinzaine d'années, c'est entrain de devenir un bois. Il se crève à tailler mais c'est fini. La fenêtre à mélano est passée. Le temps perdu ne se rattrape pas.
Le seul conseil que je peux te donner, c'est de prendre le nombre d'arbres dont tu peux sérieusement t'occuper et de faire ce qu'il faut pour qu'ils produisent. Tu vas tomber sur le cul de voir des truffes partout sur les meilleurs. A la fin de la saison, le sol n'aura même pas besoin d'être travaillé tant il ressemblera à un champ de mine. Et là, tu ne te poseras plus la question de savoir si l'arbre peut faire naître des truffes au sud.
Fred