À la recherche du père de nos truffes.

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Re: À la recherche du père de nos truffes.

Message par Apprenti »

Les bactéries.......
Leromain84
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Re: À la recherche du père de nos truffes.

Message par Leromain84 »

Rachik
j'aimerais bien voir et analyser les déjections des vers de terre et des liodes surtout car leurs rôle ne doit être pas innocent dans le cycle de la truffe...même s'ils abiment nos truffes
jm
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Rachik
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Re: À la recherche du père de nos truffes.

Message par Rachik »

jm, ils ont certainement une grande importance, on va dire physico-chimique en structurant le sol en s'y déplaçant et en transformant en agrégats plus ou moins stables ce qu'ils avalent?

Apprenti, quand je parle d'animaux et d'organismes, j'inclue bien sûr les bactéries.
Je développe un peu, macro et micro organismes transforment les végétaux morts, de la racine à ce reste en surface ce qui a pour effet de faire migrer et mourir une catégorie de la population de la zone, dégageant ainsi des niches pour d'autres organismes tout en créant des "vides" entre les éléments non transformables du sol.

On en revient aux observations de trufficulteur expérimentés:
+ un bon sol pour la truffe est souple et aéré
+ le sol change au niveau du brûlé, il est plus souple et aéré

J'enfonce des portes ouvertes (pardon si ce qui suit a déjà été dit également!) mais je continue à mettre bout à bout les quelques infos dont nous sommes à peu près sûrs (de façon empirique ou par les expérimentations scientifiques).

Donc on se retrouve avec un sol que je qualifie volontairement de poreux et avec une multiplication d'organismes qui n'étaient que peu ou pas présents avant la destruction des plantes couvrant le brûlé.
Ces organismes (bactéries, voire des sortent levures) pourraient opérer une fermentation des exsudats racinaires, la partie gazeuse de cette réaction se répandant un peu plus loin grâce à la porosité du sol et étant ainsi disponible pour être assimilée par les truffettes en développement.
Plus besoin de chercher le cordon ombilical dans ce cas mais je ne sais pas si c'est compatible avec la présence de marqueurs de CO2 retrouvé dans les ascocarpes...

Jean
Leromain84
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Re: À la recherche du père de nos truffes.

Message par Leromain84 »

Rachik
dégageant ainsi des niches pour d'autres organismes tout en créant des "vides" entre les éléments non transformables du sol.
c'est surement dans ces vides que le mycélium se propage plus facilement ainsi que les gaz (O2 - C02 - méthane etc...) fourni par les racines et divers organismes ;
jm
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tuber01
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Re: À la recherche du père de nos truffes.

Message par tuber01 »

ca me plait car tout ca peut se relier à un truc dont je n'ai encore jamais bien compris l'utilité : les veines dites aérifères de la truffe ...
pour un champignon souterrain qui en plus serait alimenté par un tuyau, c'est assez curieux.

Seb
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melano
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Re: À la recherche du père de nos truffes.

Message par melano »

L'air Seb, l'air. Si la truffe n'avait besoin que d'air????

Les veines aérifères amènent l'oxygène aux cellules car pour respirer, il faut de l'oxygène. L'éventuel tuyau reliant la truffe à l'arbre amène les matières carbonées dont les sucres qui seront respirés avec l'oxygène amené par les veines aérifères.

Ca nous ramène au déplacement du père dans le sol. Les dernières remarques de Lubin sur la paternité des truffettes au sein d'un même piège semble nous indiquer que les pères se déplacent assez facilement dans le sol.

Fred
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Re: À la recherche du père de nos truffes.

Message par tuber01 »

si elle respire de l'oxygene ... c'est pour faire quoi? pour bruler des sucres et produire de l'énergie ? je ne pense pas.
ou alors elle respire du CO2 et en sens inverse en récupérer le carbone ...
ou un 3eme scénario que je n'ai pas...

Seb
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Rachik
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Re: À la recherche du père de nos truffes.

Message par Rachik »

Bonjour,

je me suis un peu mal exprimé ce matin, j'étais à la bourre...
Je me demandais si la le carbone marqué dont il est question dans l'expérience qui a montré qu'il passait de l'air à l'ascocarpe via l'arbre pouvait faire la fin de ce parcours sous forme gazeux après une fermentation (ou phénomène approchant) d'exsudats racinaires sous l'action de levures ou de bactéries.
Je suis encore en retard!

Jean
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melano
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Re: À la recherche du père de nos truffes.

Message par melano »

Indépendamment de la façon dont le carbone arrive, les cellules de la truffes ascocarpe comme du mycélium n'ont que deux voies métaboliques pour l'utiliser pour en tirer de l'énergie.

Comme les cellules animales, les cellules des champignons sont incapables de faire la photosynthèse. L'énergie qu'elles consomment au final est de L'ATP (adénosine tri phosphate). Â l'instar de l'électricité que l'on ne sait globalement pas stocker, la,cellule ne stocke pas L'ATP. Il faut qu'elle le fabrique en flux tendu à la demande.

Deux possibilités donc à partir du glucose :
- en absence d'O2, ce sont les fermentations qui assurent la production d'ATP à partir du glucose. 2 molécules d'ATP sont formées par molécule de glucose. Un déchet organique apparait ; de l'alcool pour la fermentation alcoolique ou de l'acide lactique pour la fermentation lactique.
- en présence de dioxygene, c'est la respiration qui assure la production d'ATP. 36 molécules d'ATP sont fabriquées par molécule de glucose consommée. Deux déchets mineraux subsistent : du CO2 et de l'eau.

On le voit, la respiration fournit 18 fois plus d'ATP que la fermentation, sans déchet organique à gerer.

La cellule sera donc maintes fois plus efficace pour faire ses activités métaboliques dont se diviser en respirant. La croissance en terme de biomasse sera bien meilleure en présence de dioxygene à masse de gluçose consommé équivalente par rapport à la fermentation...

L'air, de l'air et si la truffe n'avait que besoin d'air (en autre).

Fred
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tuber01
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Re: À la recherche du père de nos truffes.

Message par tuber01 »

ok merci Fred, c'est très clair.
le plus probable serait donc que la truffe respire de l'O2 (via les voies aérifères) et rejete CO2+H2O comme nous, si les voies ne sont pas bouchées et que H2O peut s'évacuer...

Seb
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lubin 81
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Re: À la recherche du père de nos truffes.

Message par lubin 81 »

ImageBonsoir,
Leromain84,la réponse à votre question est cette photo.Effectivement les turricules de ver contiennent des spores de mélano et d'autres spores de champignons.
Il y a 10 ans j'ai disséqué des vers ,et chercher dans les turricules mais je n'ai rien vu ni trouvé,donc je ne pouvais pas affirmer s'ils en transportaient ou pas
Cette année,avec mon équipe,nous avons voulut savoir,et avons ensemencé au mois d'avril une quantité de spores séchées et broyées très fines 100g à un endroit bien précis sous 2 arbres .
Les derniers prélèvements des turricules datent du 21 novembre ,nous trouvons encore( mures et immatures ) des spores à l"intérieur des turricules.
Ces turricules se trouvent à moins de10cm de l'ensemencement concentré,mais plus loin sur le brulé pas de spore,ni sous d'autres arbres(8)dont nous n'avons pas fait d' ensemencement concentré.
Voila comment je m'explique pourquoi jusqu'à maintenant je ne trouvais jamais rien dans les turricules prises au hasard sur un brulé!Si à proximité de son lieu de déjection se trouve un amas de spores il va les avalé et ensemencé un peu plus loin,MAIS, faut-il encore savoir comment fonctionne son appareil digestif pour savoir s'il peut les transporter assez loin de l'endroit d'où il les ingère et quelle distance parcours le même ver de terre dans un brulé.
Il faudra y mettre une ""puce" pour le suivre à la trace
Le tout est de savoir que le transport se fait bien par la faune et microfaune et que ceci reste important pour le sol.Et c'est peut être comme cela que l'on retrouve le père sous un autre arbre.
La photo est difficile à faire ,faute des minuscules cailloux sous la lame.
galistruffe
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Re: À la recherche du père de nos truffes.

Message par galistruffe »

Rachik a écrit :jm,






Donc on se retrouve avec un sol que je qualifie volontairement de poreux et avec une multiplication d'organismes qui n'étaient que peu ou pas présents avant la destruction des plantes couvrant le brûlé.
Ces organismes (bactéries, voire des sortent levures) pourraient opérer une fermentation des exsudats racinaires, la partie gazeuse de cette réaction se répandant un peu plus loin grâce à la porosité du sol et étant ainsi disponible pour être assimilée par les truffettes en développement.
Plus besoin de chercher le cordon ombilical dans ce cas mais je ne sais pas si c'est compatible avec la présence de marqueurs de CO2 retrouvé dans les ascocarpes...

Jean
c est le contraire.jerome
Leromain84
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Re: À la recherche du père de nos truffes.

Message par Leromain84 »

Lubin
merci pour ces précisions qui confortent mes idées. Si les vers sont dans le brulé pas besoin de transport, il est vrai que leurs déplacements sont peu être limités si trop loin ?
Une expérience à faire en labo : faire ingérer de la truffe aux vers et voir si les sucs gastriques ou digestifs du ver n'entraineraient pas plus facilement la germination des spores...; et savoir le contenu de ces substances.
Un axe de recherche qui peut être intéressant ? qui dépasse mes compétences.
Nos observations nous font dire que les vers apportent un plus, autre que le drainage du sol, mais quoi ?
Beaucoup de questions que l'on se pose.
A+
jm
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Rachik
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Re: À la recherche du père de nos truffes.

Message par Rachik »

Bonsoir,
c est le contraire.jerome
Aïe! Donc les composés de la sève élaborée arrivent intacts jusqu'à l'ascocarpe où ils sont transformés par les bactéries ou autres organismes présents dans les veines aérifères?
Sniff

Jean
Leromain84
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Re: À la recherche du père de nos truffes.

Message par Leromain84 »

rachik
pourquoi veux-tu que la truffe transforme les composés de la sève élaborée ?
Elle l'assimile tel quel je pense ?
Les veines aérifères ne servent qu'à faire respirer la truffe, seule fonction.
jm
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