Voici le tableau pluviométrique de ma truffière au Sud de Bergerac (Bgc)melano a écrit : 30 déc. 2025 13:07 Oui le nœud du problème est là : température du sol. Et dire que depuis 7/8 ans on a un réseau de sondes thermiques couplées aux sondes de pF qui maillent le territoire en enregistrant les températures 4 fois par jour dans des truffières très productives et que personne n'a été fichu d'exploiter ces données capitales, ça fout les boules.
Fred
En jaune la pluviométrie de l’année de mon premier cavage avec de bonnes quantités mais presque que des pourries, en rapport avec les records de pluviométrie d’automne, un déluge trentenaire. Jamais de flaques chez moi mais 32% d’argile non gonflante.
En vert l’année dernière qui était très bonne en quantité et en qualité.
En bleu cette saison, certes par encore finie mais qui est très faible en quantité et moyenne en qualité.
En blanc les moyennes de ma zone et en rouge une « fourchette idéale » qui correspond à la pluviométrie de Sarrion corrigé de la formule de Sourzat en été.
Si les pluies automnales dépassent un peu les moyennes je reste pouvoir faire de la qualité mais sans arrosage en été point de salut. Hors il faudra que je commence à agir dès mi-juin si les épisodes de longues canicules sèches se reproduisent aussi tôt et sans tenir compte des « prévisions » pluviométriques des différentes météos qui, de juin à septembre m’ont annoncé des pluies qui ne venait jamais dans le réel. De plus comme chez moi en moyenne il pleut bien en juin, je suis resté trop optimiste et trop passif en arrosage.
C’est bien dommage car après avoir fait plusieurs centaines de pièges il y a 2 ans, j’avais laissé la brouette dans la truffière pour la récolte de cette année. Elle restera au sol c’est bien clair. Non seulement ce cagnar sec a bousillé la récolte escomptée mais il a aussi tapé dans la force des brûlés qui sont moins beaux que les autres années au même moment.
Je parle d’eau mais je suis conscient que c’est crétin sans parler de température du sol, que je ne peux pas mesurer mais qui a bien certainement explosé les records… Plusieurs indicateurs comme le feuillage et le comportement des pièges et leur géolocalisation me rendent certain que la température du sol est primordiale et cela même avant la quantité d’eau.
La prochaine fois avec de telles canicules je tape sur 4 à 5 fois dans la formule de Sourzat et pas seulement 2 à 3. Avec des arrosages plus fréquents et moins copieux qui plus est et le soir uniquement. Quand l’eau s’évaporera elle va refroidir le sol. L’énergie (calories/joules) dissipée aux changements de phase de l’eau est un énorme pic. Même avec de l’eau tiède je vais arroser, ce qui compte c’est de faire évaporer car cela fait un changement de phase.
Cette logique vérifie que les terrains qui sont trop longtemps gorgés d’eau ne donnent pas de truffes, que les orages d’été sont bénéfiques et que le plus gros record de production nationale (autrefois) était certainement la conséquence des records de grêle estivale constatée. La grêle refroidit en elle-même mais avant l’évaporation finale il y a une phase de plus, la liquéfaction. Autant de calories extirpées du sol en plus.
La formule de Sourzat est à faire évoluer avec le changement climatique à mon avis.
90% de mes truffes se trouvent cette année dans les pièges qui résistent bien mieux que ma terre à la chaleur. Plus que le reste je pense que l’effet « isolation thermique estivale » des pièges est un facteur de succès. Comme en N-1 les paillages n’aident pas. Ce seront mes derniers. Je conserve les paillages à la terre sur les marques mais seulement ssi le terrain est assez frais, sinon c’est du temps perdu à caresser des espoirs en vain. Si on ne peut pas arroser autant ne pas butter les marques.
Concernant les nids, la profondeur aide beaucoup pour le contrôle des températures qui deviennent vraiment folles. Les agrégats microporeux et à effet de mèche sont utiles et le meilleur sucre est le sirop d’érable, qui se démarque bien.
J’imagine qu’il faut arroser plus au sud aussi, ce que je n’ai jamais fait encore.
Je vais faire en n+1 un test localisé : n’arroser que les nids.
Une question reste obscure : Si je pige pourquoi un nid au nord donne et pas un nid au sud, pourquoi les pièges au nord-ouest donnent bien et pas ceux au nord-est ?
Pour le reste de mes postulats et autres élucubrations cérébrales, je préfère attendre la fin de la saison et l’ouverture manuelle de tous les pièges au moment de la taille.
Je regrette que le Lagotto de mon ami caveur soit toujours cloué par son vilain tétanos, il était spectaculaire mais pour autant je ne pense pas que le nouveau chien soit à incriminer. J’ai été idiot vu le travail de piège réalisé au préalable, il fallait arroser en juin, point.
Je reste buté ou optimiste : les pièges sont présent et les spores aussi, elles peuvent attendre.
Demain nous allons caver le matin, on verra ce que cela donne par -4 degrés !
