Bonjour à tous.melano a écrit :Ce truc, ça me fait penser aux mortalités des abeilles. Chaque facteur pris isolément (varoa, frelon, pesticide...) ne peut à lui seul expliquer les mortalités pourtant bien réelles dans les colonies. Pour la truffe, le non entretien, le manque d'arrosage de 2 à 5 ans ne peut à lui seul expliquer les échecs. Mais dans notre contexte de milieu fermé, de sols argileux superficiels peut-on se permettre d'affaiblir un tant soit peu le potentiel fongique de nos arbres en été durant les premières années ?Non Fred, tu flingues rien du tout, c'est de la connerie féroce de croire ça. Votre problème de taux d'arbres non producteurs ne vient pas de là.
Si j'ai bien tout compris, l'apparition du brûlé puis la production sont conditionnés par la quantité de mycélium dans le sol. D'aucun disent que c'est les 3 premières années que le combat se gagne. Donc, pendant les trois premières années j'en déduis qu'il faut faire produire au plant un maximum de structures fongiques. Ca passe par avoir au départ un plant bien mycorhizé, la formation d'un racinaire développé si possible un peu profond, le développement maximal du champignon dans le sol, le sous-sol et sur les racines via stromas, mycélium et mycorhizes. Trois ans, c'est à la fois court pour réussir à faire ça et très long pour ne pas faire des conneries...
Je pense qu'au bout de ce temps, le gars qui a maintenu une humidité suffisante dans son sol a destination du mycélium part avec de meilleures chances que celui qui a laissé ses plants souffrir. Pour moi, plants qui souffrent <=> risque que le mycélium de truffe baisse de régime et n'occupe pas le terrain. Si on a des contaminants ils ne se font pas prier pour prendre la place ==> arbre non producteur à terme.
Avoir l'info qu'il y a des coins producteurs (je dirait plutôt de bons trufficulteurs) est une chose. On entend dire, on visite, en gros on sait à peu près.Il y a quand même de très bons coins en Dordogne et de très belles réussites, ça devrait vous aider à comprendre.[...] Plus ça va et plus je crois qu'il y a un gros déficit d'info des trufficulteurs.
Mais expliquer pourquoi ça marche là et pas ailleurs est autre chose. Et c'est vraiment ça qui manque. On n'a pas les clés nécessaires pour comprendre ce qu'il nous faut faire pour espérer réussir chez nous en Dordogne. Dans le sud-est, les bons trufficulteurs plantent, ils arrosent, taillent et ils récoltent quasi à coup sûr en suivant un itinéraire technique qui a fait ses preuves.
Chez nous c'est beaucoup plus compliqué et il ne faut pas se voiler la face, on est en échec coté production. Mais faut pas le dire et du coup, le système repose sur des hypocrisies. Les structures vivent grâce aux cotisations de centaines de petits producteurs. Planter 10 plants dans une combe au milieu des forêts est une connerie, travailler le sol mécaniquement avec un tracteur de 100 CV en passant sur les arbres est une connerie, laisser des arbres se faire bouffer par les chevreuils les premières années plombe le résultat, j'en passe et des meilleures mais personne ne peut le dire ouvertement que ça ne peut pas marcher sinon, moins d'adhérents ==> moins de sous ==> moins d'emplois. Alors, ça ronronne, on ne dit pas les choses et ça n'avance pas. Pour moi, le principal soucis actuellement est de faire planter les gens dans des terrains valables (milieux ouverts avec sols convenables + irrigation ça serait le top). On n'a pas accès à ces terrains pour X raisons. Les structures devraient se mettre au service des gens motivés aux compétences correctes pour faire de la truffe pour leur trouver ces terrains. Et derrière, on sortirait de la truffe comme ailleurs.
Ou alors, il faut assumer et dire aux mecs qui ne peuvent faire autrement que de planter dans des endroits de merde que pour eux, c'est mort et ça sera maxi 10 kg/Ha malgré tout leurs efforts. Et leur dire ce qu'ils doivent faire pour limiter la casse dans leurs terrains pourris. Mais c'est pas très vendeur et je comprends tout à fait la position des structures actuelles qui par ailleurs dans d'autres domaines font un boulot remarquable.
Modestement, ce forum tente de combler ce vide mais c'est clair que coté structures officielles, la transmission de l'info doit encore pouvoir être améliorer même si rien n'est simple en matière de communication.
Fred
Tu as tout résumé, que ça soit pour la Dordogne ou le Lot c'est le même combat.
Arroser généreusement les 3 premières années est essentiel, les "anciens" qui ont planté le disent.